mardi 14 juin 2016

Une statue à la mémoire de Karekine Njdeh - (Source "Nouvelles d'Arménie Magazine")

Ces héros que beaucoup d'arméniens ignorent
et dont il faut honorer le souvenir
en raison d'actions remarquables
dont nous leur sommes à jamais redevables


EREVAN
La Russie mécontente suite à l’érection d’une statue à la mémoire de Njdeh


La Russie a critiqué l’Arménie vendredi pour avoir érigé une statue à Erevan représentant un nationaliste arménien qui a lutté contre les bolcheviks, avant de collaborer avec l’Allemagne nazie.

Un porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que la statue de Garegin Njdeh n’est “pas compatible avec l’idée d’honorer la mémoire des héros“ de la Seconde Guerre mondiale. Le Parti Républicain a rejeté la critique.

Né dans l’Empire russe en 1886, Njdeh est devenu un militant nationaliste arménien dès son plus jeune âge. Il a passé plusieurs années dans des prisons russes. Il a été gracié par les autorités russes avant de commander l’une des unités de volontaires arméniens qui ont combattu l’armée turque ottomane aux côtés des troupes russes pendant la Première Guerre mondiale.

Njdeh est devenu l’un des chefs militaires de premier plan de la République arménienne indépendante formée en 1918 après la révolution bolchevique. À la fin de 1920, il monta la résistance armée contre la prise de contrôle de la république par la Russie bolchevique à Zanguezour, une région montagneuse qui est actuellement au Sud de l’Arménie. Njdeh et ses partisans ont terminé la résistance et ont fui vers la Perse voisine en juillet 1921 après avoir reçu l’assurance que la région ne serait pas incorporée dans l’Azerbaïdjan soviétique.

Njdeh était l’un des dirigeants arméniens exilés qui ont prêté allégeance à l’Allemagne nazie en 1942 dans le but déclaré de sauver l’Arménie soviétique d’une possible invasion turque dans l’hypothèse, qu’ils estimaient très probable, d’une défaite soviétique face au Troisième Reich. Cependant, la Légion dite arménienne n’a jamais joué un rôle majeur dans les opérations militaires de la Wehrmacht.

En 1948, un tribunal soviétique l’a condamné à 25 ans de prison sur des accusations qui découlaient principalement de ses activités « contre-révolutionnaires » entre 1920 et 1921, plutôt que la collaboration avec l’Allemagne nazie. Il est mort dans une prison soviétique en 1955.

Njdeh a été réhabilité en Arménie après que le dernier gouvernement communiste de la république a été écarté du pouvoir en 1990. Le premier gouvernement arménien post-communiste a nommé une station de métro et la place à Erevan en son nom dans les années qui ont suivi.

On crédite à Njdeh d’avoir préservé le contrôle arménien sur Zanguezour, une région stratégique frontalière de l’Iran. Il est également vénéré par beaucoup dans le pays comme le fondateur d’une nouvelle forme de nationalisme arménien qui a émergé dans les années 1930.

Son idéologie met l’accent sur l’auto-défense armée. Le Parti républicain (HHK) a épousé cette idéologie.

Le HHK, aujourd’hui dirigé par le président Serge Sarkissian, a joué un rôle dans la décision de la municipalité d’Erevan de placer la statue de Njdeh dans le centre-ville. La statue a été dévoilée le 28 mai, en présence de Sarkissian et d’autres hauts fonctionnaires.

“Nous ne pouvons pas comprendre pourquoi cette statue a été érigée“, a commenté Maria Zakharova, la porte-parole du ministre russe des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse à Moscou.

Zakharova a indiqué que le gouvernement russe est fermement opposé à “toute renaissance, glorification ou autres manifestations du nazisme, du néo-nazisme et de l’extrémisme.“

Juste cinq jours avant l’érection de la statue de Nzdeh, les autorités ont dévoilé une statue d’un autre maréchal soviétique d’Arménie, Hamazasp Babajanian. Sarkissian a assisté à cette cérémonie.

Tout en critiquant la statue de Njdeh, Zakharova a souligné que le 9 mai, qui marque l’anniversaire de la défaite de l’Allemagne nazie par les soviétiques, reste un jour férié en Arménie. Ceci est “le principal indicateur de la position d’Erevan sur la préservation de la vérité historique concernant la Grande Guerre patriotique“, a-t-elle souligné.

Le parti au pouvoir arménien n’a pas tardé à rejeter la critique russe. “Garegin Njdeh est l’un des plus grands héros de la nation arménienne“, a déclaré le porte-parole du HHK, Eduard Sharmazanov. Il a déclaré que les activités de Njdeh ont toujours été destinées à “la libération, le salut et l’indépendance du peuple arménien.“

Sharmazanov a également minimisé les liens du leader nationaliste avec la Wehrmacht. Il a argué que l’Union soviétique elle-même avait signé un pacte de non-agression avec l’Allemagne nazie en 1939.

lundi 13 juin 2016,
Claire ©armenews.com


COMMENTAIRES INSTRUCTIFS :

MARZEVAN
@rmenaute - "La Russie mécontente suite à l’érection d’une statue à la mémoire de Njdeh."

De quoi se mêle la Russie? L'érection d'une statue en la mémoire de tel ou tel personnage ne regarde pas les pays tiers.

hrach
@rmenaute
Re: La Russie et l'ex république soviétique d'Arménie

C'est une occasion  d'expliquer qui est Njdeh. Il faut savoir que la propagande anti Njdeh a été menée depuis très longtemps en Russie par les turcs et les anciens communistes. Normalement ils doivent réhabiliter Njdeh. C'est ça qu'il faut faire il faut exiger la réhabilitation car la Russie est le successeur de l'URSS qui a emprisonné Njdeh suite à quoi il a succombé.

Haytoug
Modérateur
Re: La Russie et l'ex république soviétique d'Arménie

Et si on commençait d'abord à expliquer aux Arméniens, qui est Njteh ?
y compris à certains parmi ceux qui ne jurent que par son nom ;
en premier lieu, "la propagande anti Njdeh"  a fait des ravages au sein des Arméniens.

Karekine Njteh est un immense héros national arménien,
que les soviétiques ont torturé et trucidé dans on-ne-sait-quelle geôle soviétique
- alors que le type, qui aurait fort bien pu vivre libre et tranquille, en exil,
s'était rendu volontairement aux dits soviétiques,  à l'âge de 62 ans!,
dans l'espoir qu'ils lui permettraient de servir encore son pays - ou le peu qu'il en restait -, même si celui-ci était devenu une république soviétique -
après tout cela,
au lieu de venir s'incliner devant sa statue et de nous présenter des excuses,
certains Russes  auraient été "offensés" par cette statue ?!

c'est  vraiment le monde à l'envers

il conviendrait cependant de souligner que le gouvernement arménien a vertement envoyé se promener la représentante du Ministère des Affaires étrangères de la Russie qui a initialement exprimé la critique en cause.

Karekine Njdeh - et sa doctrine - sont invoqués dans le préambule du Programme du parti au pouvoir en Arménie

Par ailleurs, au Yéraplour - cimetière des combattants Arméniens à Erevan - l'effigie de Njdeh et ses diverses citations sont gravées sur des centaines de pierres tombales

etc. etc. etc.

Quant à ce fameux épisode nazi, ce n'est que cela, un épisode hyper-secondaire, insignifiant. le bataillon en question de Njteh n'a participé à aucune activité militaire significative du Wehrmacht, et l'objectif unique et exclusif de Njdeh, en s'alliant ainsi aux forces allemandes durant la IIe Guerre, était de libérer l'Arménie Occidentale. (on est loin des pires nazis Français, par exemple, qui se sont refait tout à coup une virginité gaulliste ou socialiste à la Libération, pour continuer leur petit bonhomme de chemin, comme si de rien n'était... je me suis laissé dire qu'il y en a même un, qui s'est payé deux septennats présidentiels, en se faisant passer pour un gauchiste humaniste, le Tonton... rien que ça... et c'est de Njteh, que nous devrions éviter de parler tout haut ?)

Combattant, penseur, philosophe, Njteh a laissé sa marque unique et indélébile dans tous et les moindres recoins du monde arménien. c'est lui qui a jeté les bases les plus solides de la diaspora arménienne. s'il y avait des Arméniens sur la Lune, il y serait allé pour les servir, et voir avec eux comment on pourrait libérer et recomposer l'Arménie, remonter aux sources de l'Arménité la plus noble.

ce Héros a une dimension universelle,
les étrangers aussi gagneraient beaucoup à le connaître.

samtilbian
@rmenaute
Re: La Russie et l'ex république soviétique d'Arménie

Faut-il rappeler que le meilleur premier ministre d'Arménie Andranik Margarian, se référait souvent à Njdeh. 
Ce dernier non seulement fut un homme d'action comme Andranik (Bulgarie Karakilissa Zanguezour) mais un grand penseur, taxé nationaliste, par ses opposants internationalistes qui l'emportèrent avec le bolchevisme.
Faut-il rappeler aussi que lorsque Njdeh et Andranik  défendaient l'Arménie contre l'agression d'Atatürk, les bolcheviks arméniens dont les Mikoyan  Chahoumian faisaient ami ami avec les nationalistes turcs et azéris au Congrès de Bakou dont Enver pacha.

samtilbian
@rmenaute
Re: La Russie et l'ex république soviétique d'Arménie

Pour répondre à un intervenant qui m'a demandé des précisions et des références sur mon propos, je précise tout d’abord que Chahoumian ne participa pas au Congrès de Bakou. 
Lorsque j’écris que « les bolcheviks arméniens dont les Mikoyan et Chahoumian faisaient ami ami avec les nationalistes turcs et azéris au Congrès de Bakou » je parle des communistes arméniens en général.

En effet, Chahoumian qui fut le révolutionnaire dénommé le « Lénine du Caucase » fut le Commissaire de la commune de Bakou. Il fut capturé et exécuté par les forces anti-bolcheviques le 20 septembre 1918.

Par contre l’autre grande figure du bolchevisme arménien, Mikoyan fut le principal organisateur de ce congrès dont les initiateurs furent Zinoviev et les « agit prop »  Radek et Bela-Kun, tous trois d’origine juive. 

Ce qui m’interroge sachant que ce congrès qui se déclarait pour l’émancipation des peuples fut en réalité une tribune pour les turco-islamistes :

Sur 2 850 délégués : Azerbaïdjan 496 délégués, 235 turcs et surtout 102 délégués  pour une Délégation des musulmans de la pseudo république du Caucase du sud-ouest ( Surmalou –Ararat, Kars, Ardahan, Akhalkalakh et Batoum) 
192 Persans, 157 Arméniens, 100 Géorgiens,   82 Tchétchènes (14 Hindous, 8 Chinois,  8 Kurdes, 3 Arabes, 3 Coréens) 

On peut d’autant s’interroger que le congrès de Bakou salua Mustapha Kemal comme un libérateur, et que parmi les délégués qui  s’activèrent le plus on remarquait  Djemal pacha.
Et faute de temps, trois documents sur la Palestine et le sionisme  n’ont pu être traités!!!

John Reed, présent au congrès,  parla de démagogie  lorsqu’ils proclamèrent  la guerre sainte de tous les peuples islamiques contre les infidèles de l’Occident !!
Les principaux organisateurs n’étaient-ils pas en réalité des sabbatéens-frankistes œuvrant pour le même agenda que les dömnes ottomans ? 

Il faut noter que le mouvement messianique des franckistes inspiré par Sabbataï Tsevi, fut combattu par les rabbins orthodoxes. Ce mouvement était considéré comme hérétique car il récusait le Talmud et ne reconnaissait que le Zohar kabbalistique.
A noter aussi que les  Zinoviev, Radek et Bela-Kun furent tous victimes des purges staliniennes comme Trotski.

Références : « Les villes en guerre 1914-1945 » Philippe Chassaigne et Jean Marc Largeaud -Chapitre : « La belle époque à Bakou » Anahide Ter Minassian -
« Histoire de l'Internationale communiste » Pierre Broué.


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