dimanche 7 septembre 2014

26ème festival "VISA POUR L'IMAGE " de Perpignan


 Du Palais des Congrès où se tiennent les conférences,
aux affichages sur les murs de Perpignan
le ton est donné

































































































Le mot du Président de l'Association Visa pour l'image Jean-Paul Griolet :
une supplique qui s'adresse aussi aux financiers qui mettent à mal une profession en difficulté ...

- Extrait -

"Est-ce un métier ? Un idéal ? Un art ? Quelle responsabilité !
A travers ses reportages, le photojournaliste doit éveiller notre conscience ; promouvoir la tolérance, le respect d'autrui, les beautés du monde ; condamner les barbaries, tous les racismes, les fanatismes, les dégradations de cette planète que nous allons léguer à nos enfants ... Oui, chers amis photojournalistes, nous avons besoin de vous." 

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Deux conférences m'ont retenue au Palais des Congrès :

- Conférence de Valérie Toranian (Directrice de Rédaction du magazine "Elle") et fondatrice de l'association qui intervient depuis dix ans dans les pays sous-développés :

Thème : Menace sur les filles

"Lycéennes enlevées au Nigeria par Boko Haram, écolières et collégiennes empêchées d’étudier dans les zones tribales du Pakistan et en Afghanistan, mariages forcés en Inde et au Yémen : plus que jamais l’accès à l’éducation des filles, cibles de l’intolérance des groupes fondamentalistes et terroristes, est menacé dans le monde."

J'ai quitté la salle désespérée : sur toutes les actions menées depuis dix ans, ayant permis d'enregistrer des progrès durant un temps, il résulte aujourd'hui un net recul !
Les femmes dont le milieu social constitue "le dessus du panier" de ces pays, prônent elles-mêmes la suprématie masculine ! Elles se considèrent encore inférieures aux hommes car - leur a-t-on dit - pour gagner leur place au paradis , elles doivent avant tout satisfaire les désirs de l'homme ! ...

A la question : qui finance Boko Haram dont on sait qu'il dispose de sommes colossales ?
Réponse : la corruption effroyable qui règne dans ces pays et donc parmi les membres du gouvernement en place, laisse penser que ce sont certains d'entre eux (il y a eu des arrestations) qui les fournissent ...


 Conférence "Rencontre Centrafrique"

 - pour en parler Williams Daniels, Jérôme Delay, Pierre Terdjman et Michaël Zumstein -  débat animé par Adrien Jaulmes.
Rencontre au cours de laquelle sera largement évoquée l'action de Camille Lepage, jeune mais déjà très talentueuse photojournaliste tuée en avril dernier.

http://www.rfi.fr/afrique/20140905-centrafrique-visa-image-conflit-photographie-photojournalisme/ 

Les photojournalistes répondront ensuite aux questions du public :

- combien coûtent de tels reportages ?  : pour trois semaines sur place, env. 70 000 € ...
-  (Ma question ) : que ressentez-vous face au spectacle des tueries, de la barbarie que vous photographiez ? N'avez-vous pas envie parfois de leur "rentrer dans le lard" ?  : 

- (silence), puis ... si on le faisait, nous serions tués dans les deux secondes qui suivent répond l'un - un autre ... oui je comprends le sens de votre question, c'est vrai que parfois ... mais nous devons survivre pour témoigner.

- (Ma question) :  Avez-vous eu l'occasion de communiquer avec les soldats-barbares pour essayer de comprendre comment ils supportent leurs actes , vivent leur guerre ?  : 

- pas vraiment, mais nous savons qu'ils consomment beaucoup d'alcool, et aussi de la ... (je n'ai pas compris - une drogue de là-bas apparemment) ; ils nous montrent fièrement leur "trophée" (tête tranchée)...

Tout est dit.

Je quitte la conférence le coeur en marmelade.


Le Couvent des Minimes

De nombreux lieux d'exposition reçoivent les visiteurs, dont Le couvent des Minimes où je me suis rendue car ses nombreuses salles permettent un très vaste éventail de thèmes  illustrés abondamment par les exposants.

Voici pour finir, un reportage que j'ai choisi de vous proposer ; loin des guerres, mais proche de la réalité quotidienne d'êtres humains, les photos montrent une réalité difficile certes, mais que ce peuple assume avec courage.
 En voici quelques-unes : 

Le train des oubliés
desservant la ligne Baïkal-Amour Magistrale (BAM)
Un reportage de WILLIAMS DANIELS 
Résumé très complet ci-dessous 
  

"Le train file à travers la taïga. Il roule principalement de nuit afin d'être opérationnel dès le matin, et dans un nouveau village chaque jour."


"Dans le village de Tungala, il ne reste plus que 548 habitants sur les 3000 qui le peuplaient en 1989. C'est le cas de la plupart des villages de la ligne Baïkal-Amour Magistrale qui ont été désertés après l'effondrement de l'URSS en 1991."





"A Yuktali, les patients font la queue dans le couloir pour s'enregistrer avant de voir les différents médecins." 











"A Bolon, un médecin et une infirmière de Matvei Mudrov font passer un électroencéphalogramme à Nadegda Gaskevitch. Elle a fait une chute sur la tête en 2003 et a besoin depuis de soins réguliers."



"Lors d'un arrêt dans la ville d'Elban Carina Sardidinova prépare un barbecue pour célébrer Maslenitsa. Toute l'équipe mangera des brochettes, boira de la vodka et, par tradition, brûlera une poupée pour fêter le début de Carême et la fin de l'hiver."

Ainsi, en ces lieux  isolés, éloignés de toute facilité, s'est organisée une vie où chacun subsiste, résiste, courageusement, où transparaissent le désir de vivre et l'espoir - petite  flamme - flamme quand même. 

Visa pour l'image - Perpignan
du 30 août au 14 septembre 2014

2 commentaires:

  1. Merci pour ce billet très intéressant et bonne semaine à toi

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    Réponses
    1. Ce n'est pas une actualité rose, mais hélas, elle est pour le malheur de ces peuples qui la subissent...
      Bonne semaine aussi.

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