dimanche 11 août 2013

Quand le conte n'en est pas un


Monologue debout
(Nikos Lygeros)
Traduit du Grec par A.-M. Bras


A nouveau, ici, ensemble, seul, debout, impassible, j'attends la joie de Lumineuse avec le sommeil, après qu'elle ait entendu le premier conte juste avant que ne commence l'étrange leçon de la vie et de la mort. La vie de la mort et la mort de la vie, deux moments pour un but où l'éphémère ne cherche pas l'immortalité mais la perfection de résister à la barbarie du génocide. Car elle doit apprendre ce qui s'est passé avant de savoir comment ce qui suivra arrivera et être prête à écrire le prochain conte des deux avant de consigner l'histoire du futur qu'elle n'a pas encore vécu, parce qu'elle n'a pas vu les lettres de fer et ne connaît pas le poids de la mémoire. Elle est encore si innocente et ne connaît pas encore la lutte de la nécessité et de la justice où n'a pas d'importance ce que tu es seulement, mais encore ce que tu fais non pas pour toi mais pour les autres. Car sans les autres, l'homme ne devient pas le prochain et pense qu'il est unique, tandis qu'en réalité il devient essentiel quand il imagine qu'il est l'autre, autre qui ne refuse ni n'accepte jamais parce que tout n'est pas permis. Sans responsabilité elle ne peut pas être responsable alors que c'est déjà l'invisible pour notre peuple et maintenant à travers l'invisible qu'elle ne voit pas encore, je me tiens debout pour qu'elle apprenne que les dragons ne s'agenouillent jamais et poursuivent sans cesse et sans relâche le but choisi par nécessité. 

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