vendredi 30 septembre 2011

AGHET ou le génocide perpétré contre les arméniens ...

http://www.dailymotion.com/video/xid37z_aghet-1915-le-genocide-armenien_news


 En arménien, le mot Aghet signifie Catastrophe. 

Cette Catastrophe, c'est celle de l'extermination d'un million et demi d'Arméniens entre 1915 et 1916, dans l'Empire ottoman, sur les deux millions qui vivaient en Turquie. Le réalisateur allemand a épluché les archives diplomatiques allemandes et américaines. Les différentes sources consultées lui permettent de faire la chronique impitoyable du drame arménien et d'en suivre la chronologie. Pour donner corps à son film, il insère les témoignages vécus d'ambassadeurs, de consuls, de missionnaires, de correspondants de presse et d'infirmières qui se trouvaient en Turquie à l'époque.

dimanche 25 septembre 2011

Dans un monde où règnerait l'harmonie: Le faucon maltais - Kastellorizo

MASTER CLASS avec le professeur
NIKOS LYGEROS à Kastellorizo






*
***
L'Avenir sourit
quand le Présent
s'attache aux enfants
et qu'un Maître
peu ordinaire,
- Ô généreuse providence -
ouvre la voie d'un devenir,
montre le chemin
de lendemains qui chanteront
à Kastellorizo
mais bien plus loin
 encore
***
*

samedi 24 septembre 2011

"Quand la Licorne croisa le Caméléon" Dzovinar -"Le Mythe du Caméléon" N. Lygeros


Dzovinar - Pastels et feutres


Paisible, la Licorne vivait dans les forêts
sous la protection des elfes
des arbres et des sources, 
à l'abri des tumultes, du vacarme des villes,
soucieuse seulement de la beauté des roses
 de l'harmonie du monde qui l'entourait
toutes ces choses comblant son coeur
 aussi pur  que la blancheur immaculée
 de la robe qui la paraît ...
  
Tapi dans l'ombre,
qui l'avait accueilli,
guettant les prédateurs
 qui pourrissaient la terre
vivait ainsi le Caméléon 
aussi changeant que le temps  
défiant en son repaire
la ruse des barbares
remplis de haine, avides de sang,
qui croyaient vaincre l'innocence
en la crucifiant. 
 Il veillait sans faiblir 
sur le monde et ses espérances
celui qui surgit un jour dans
le secret jardin des rêves
où paissait sagement la Licorne ...


Elle vivrait mille ans peut-être
 en sachant désormais
que le monde qui l'attendait
ne pourrait plus être celui qu'elle abandonnait
depuis ce jour où d'un regard, 
 le Caméléon le lui avait fait connaître ..

.Dzovinar

*****

Le Mythe du Caméléon
Nikos Lygeros
Traduit du grec par A.-M. Bras

Il était une fois un caméléon.
Tout le monde pensait qu'il était jeune.
Mais il vivait ici depuis mille ans.
Seulement personne ne le croyait.
Même s’il montrait son arbre,
le généalogique.
Car personne ne regarde
quelque chose qui est invisible.
Ainsi il traversa les siècles
comme les immortels
mais mortel.
Et chaque fois qu’il voyait
une nouvelle couleur
il changeait pour lui ressembler
et ne pas lui faire peur.
Donc il leur ressemblait à toutes
mais aucune ne lui ressemblait.
C'était la même chose avec les hommes
mais ils étaient rares ceux qui s’en rendaient compte.
Il pouvait seulement parler avec les livres.
Car ils restaient avec lui
à cause des auteurs morts.
Tandis que les vivants mouraient rapidement
dans la société sans laisser de traces.
Il trouva un jour, une tour d'ivoire
immédiatement il rechercha la cheminée
mais il n'y en avait pas 
et il partit.
Puis il rencontra une bibliothèque
sur un pont
au bord du ciel
et de la mer
et il décida
de prendre sa couleur
ainsi il y eut le code
et le palimpseste
pour ne pas oublier
l’Humanité
et le Temps.

*****

http://dzovinar.blogspot.fr/2013/03/licorne-et-cameleon-dzovinar-n-lygeros.html




vendredi 23 septembre 2011

ATTEINDRE L'ESSENTIEL - Denis Donikian

Atteindre l’Essentiel

« Il faut s’amaigrir de tous les sucres d’une culture artificielle
et se faire élément parmi les éléments.
Chair parmi les terres, les ciels, les eaux…
Il suffit de porter peu sur soi et en soi-même,
d’aller léger et joyeux,
d’entrer tout entier dans le rythme de son cœur
et de son souffle
comme le mal nécessaire
à l’émergence de son bonheur. »

 Denis Donikian

Dans un monde où règnerait l'harmonie: Licorne de légende

Dans un monde où règnerait l'harmonie: Licorne de légende

jeudi 22 septembre 2011

ANNIVERSAIRE DE L'INDEPENDANCE ...

Millénaire par sa culture, ses traditions,
notre Arménie pourtant
en est encore à ses balbutiements.
Il faudra bien du temps sans doute
pour que d'un état presque moribond
il redevienne
celui d'antan dont nous étions si fiers.
Prenons garde à ne pas détruire
les espoirs du peuple qui l'habite ;
aidons-le à franchir les obstacles
trop nombreux qui surgissent
ainsi que les mauvaises herbes d'un jardin
que le jardinier abandonne ...
Marquons ce jour d'une pierre de lumière
puisque nous fêtons un anniversaire :
celui de notre résurrection
et de nos 20 ans d'indépendance ...

"Erebouni" (devenu Yerevan)
Choeur et Orchestre symphonique "Kohar"

vendredi 16 septembre 2011

Lune blafarde


Comme tu es froide
dans ce décor austère
et pourtant
tu es bien ronde
posée au faîte de tristes rectangles
tu es le disque parfait
régnant au-dessus
de cubes abstraits
je n'entends aucun murmure
de vies humaines
le monde s'est enfermé
dans des cages
qui lui conviennent.
Es-tu toujours la même
lune blafarde
Es-tu celle qu'autrefois
j'aimais
et qui trônait
reine absolue
au firmament des nuits ?
Tu me semblais
si belle alors
parée de ton manteau
d'étoiles
c'était d'un coeur
léger qu'à toi, ô ma divine
je confiais tous mes espoirs
je voulais croire
à la magie de tes vertus ...
Ce temps n'est plus.
Ce soir, le bonheur est raisonnable
c'est dans la musique d'un piano
qu'il s'est assis.

dimanche 11 septembre 2011

ANGE ET DEMON

Tamara et le démon
TAMARA ET LE DEMON - d'après Constantin Makovski (1889)
(inspiré du poème de Mikhaïl Youriévitch Lermontov "Le démon" conte oriental - composé entre 1838 et 1841)
X.
TAMARA.
Qui es-tu ? Tes paroles sont dangereuses ! Qui t'envoie vers moi ; le ciel ou l'enfer ? Que me veux-tu ?
LE DÉMON.
Que tu es belle !
TAMARA.
Mais parle ; qui es-tu ? Réponds ?
LE DÉMON.
Je suis celui que tu écoutais dans le calme des nuits ; celui dont la pensée parlait doucement à ton âme ; celui dont tu voyais l'image dans tes songes et dont tu devinais la tristesse avec peine. Je suis celui qui tue l'espérance dès qu'elle naît dans un cœur. Je suis celui que personne n'aime et que tout être vivant maudit. L'espace et les années ne sont rien pour moi. Je suis le fléau de mes esclaves de la terre : je suis le roi de la science et de la liberté ; je suis l'ennemi des cieux et le mal de la nature et tu vois je suis à tes pieds ! Je t'apporte une humble et douce prière d'amour, ma première souffrance ici-bas et mes premières larmes. Oh ! mais par pitié, écoute, tu pourrais avec une de tes paroles me rendre au bien et me rouvrir les cieux ; resplendissant de ton chaste amour je reparaîtrais là, comme un nouvel ange dans l'éclat nouveau ; mais écoute je t'en supplie, je suis ton esclave et je t'aime ! Dès que je t'ai vue, soudain au fond de moi-même, j'ai détesté l'immortalité et ma puissance et j'ai envié malgré moi les joies incomplètes de la terre. Ne pas vivre comme toi serait une souffrance pour moi ...
http://fr.wikisource.org/wiki/Le_D%C3%A9mon_(Lermontov)#PREMI.C3.88RE_PARTIE

CE QUE J'EN PENSE :
Lermontov situe le conte au Caucase, en Géorgie, évoque le Karabakh ...
Le bien, le mal ; le séducteur, l'innocente, la tentation et la mort ; tous les ingrédients sont réunis pour un conte où se succèdent les descriptions de lieux idylliques, enchanteurs, où tout n'est que beauté ; où l'héroïne fidèle préfère le couvent à la vie (!) mais où elle trouvera néanmoins la mort !
Je remarque quand même, que l'ange du seigneur sensé protéger son ouaille n'insiste pas beaucoup face à la fermeté satanique !
"... « Elle est à moi, dit-il [le démon] d'une voix dure ; laisse-la ; elle est à moi ; tu as paru trop tard pour la défendre, tu n'es ni mon juge ni le sien et, sur ce cœur plein d'élévation, j'ai posé mon empreinte ; ici il ne reste plus rien de ta sainteté ; ici je règne et j'aime. » L'ange alors abaissa ses yeux pleins de douleur sur la pauvre victime, et déployant lentement ses ailes, disparut dans les sphères célestes."
Et puis, c'est encore la malheureuse innocente qui paie son "erreur" au prix de sa vie ! Pour elle, tout se termine (même si elle gagne le paradis...). Tandis que, si la morale est sauve, et le méchant puni aussi, puisqu'il erre à jamais, sans espoir, dans l'univers ... :
 "... Et l'ange, jetant sur le séducteur un regard sévère, agita ses ailes avec joie et disparut au milieu des cieux purs [emportant l'âme de la pécheresse]. Et le démon vaincu, maudissant ses rêves pleins de folie, comme autrefois resta seul dans l'univers, sans espérance et sans amour !..." 
... il ne lui est pas interdit, finalement, de saisir une nouvelle opportunité, la bonne occasion, celle qui peut-être, le sauvera !


Dzovinar - pastel d'après Constantin Makovski
Ange et Démon
ils seront
quand les liens invisibles
au regard du monde
 secrètement lieront
d'un amour interdit
deux âmes
qui se ressemblent ...
L'une sublimant l'autre
elles seront
les miroirs 
d'un amour infini
qui défiera le temps
quand
deux âmes 
qui se ressemblent
vaincront les interdits

Dzovinar

samedi 10 septembre 2011

SI J'ETAIS ...


L'enfant disait
Ô toi que j'aime tant
je voudrais être
assez grande
pour t'étonner
assez belle
pour t'éblouir
assez sage
pour te séduire
si telle était ma nature
m'aimerais-tu ainsi ?
Alors son rêve répondit
 innocente créature
l'amour n'obéit pas à ces lois
j'aimerais ce que tu es
si je t'aimais.

Dzovinar

lundi 5 septembre 2011

thé vert de Chine

(feutres - d'après Mucha)


D'un miroir 
d'ambre doré 
s'élèvent des volutes
tièdes
et
parfumées ...
 Tu songes alors,
quand
la première gorgée
du chaud liquide
entre tes lèvres
s'insinue, 
et que ton coeur solitaire
s'étiole d'ennui 
sous le regard indifférent
d'un rayon de lune
sur ta croisée,
à ces contrées lointaines
d'une autre vie
où ton esprit parfois chemine ...
Alors, soudain,
ta nuit s'illumine
 d'un souvenir d'amour
très doux,
 furtif et délicieux,
 venu se nicher
dans la saveur
âpre et sucrée
d'une tasse
de thé vert
de Chine

Dzovinar

dimanche 4 septembre 2011

AMITIES

A la vie, à la mort

Il est loin ce temps de l'innocence
où se scellaient sur les bancs de l'école
par des mots graves - à la vie, à la mort -
des amitiés légères comme des coeurs d'enfants.

C'était hier, pourtant,
parce qu'on ne change guère,
lorsque la vie m'offre une amitié qui vaille,
si je ne les dis plus
ces mots sans concession d'autrefois
 tel un pacte de sang 
toujours, encore,
 résonnent en moi  
... à la vie, à la mort ...

Dzovinar

***

Au bord de la plage

Les deux petits amis
 marchaient pieds nus
 du haut de leurs dix ans
 prêts à conquérir le bleu
des châteaux de sable
 et à s'épuiser tous les deux
 face à la puissance de la mer
 pour comprendre comment
 cent éléphants pouvaient
 tenir sur un brin d'herbe.
 Derrière eux, ils laissaient
 de rares traces sur le sable
 tant leurs pas étaient légers
 aussi personne sur la plage
 ne se rendit compte
 de la présence des maîtres.

Nikos Lygeros

Qu'as-tu fait de ta vie ?


(Pastel)
***
**
*
Du haut de mes seize ans 
j'écrivais en conclusion d'un récit
(c'était une dissertation)
que je voulais édifiant,
pénétrée que j'étais alors
de pensées faites d'approximatifs
emprunts littéraires, que je tentais
de faire passer pour personnelles :

"le musicien, arrivé aux portes de la mort,
eut cette triste pensée : je croyais, après
avoir composé tant d'oeuvres pour l'humanité,
pouvoir me retourner sur mon passé et me dire
- tu as fait beaucoup pour elle ; je m'aperçois
hélas, qu'en vérité, je n'ai rien fait !"

Je reçus une très bonne note ...

J'en fus surprise, étonnée, inquiète
mon professeur avait pris mon écrit
sentencieux
bien plus au sérieux que moi-même
me prêtant ainsi un esprit déjà mûr
quand - Oh vilaine que j'étais -
je me contentais de répéter
tel un perroquet
un texte que j'avais dû retenir
d'une lecture, sûrement !
Car je n'étais pas encore née ...

Que pouvais-je savoir vraiment
en ce temps béni de l'adolescence
des tourments humains, des retours
sur soi, des questionnements
que fait naître l'approche de la mort ?

Aujourd'hui, après les chemins parcourus
semés d'épreuves, de douleurs, de regrets,
de manques, et de joies aussi,
tout comme bien des vies,
où de plus s'est ajouté le fardeau
d'un drame humain peu ordinaire,
- un génocide -
 héritage de nos anciens,
il me serait plus facile
je crois, d'épiloguer sur ce thème,
seulement,  je n'en ai pas envie.



Dzovinar
*
**
***

vendredi 2 septembre 2011

JARDIN D'ARTSAKH

Dzovinar (pastel)


Dans ce jardin d'Artsakh où
tout pousse d'instinct, 
des broussailles mêlées de fleurs
au verger vert taché du rouge
des tomates, 
sur le sol jonché de "tut"*
aussi sucrés que mes rêves d'antan,
près de l'arbre vénérable,
un banc de fortune 
- une planche posée sur les squelettes
rescapés d'anciens tabourets -
m'attendait...
Et, sous le ciel serein d'un matin clair,
 trônant telle une reine que le sort a bénie,
je me suis sentie chez moi
bien plus que je n'aurais pu l'être
dans le parc et les bosquets fleuris
d'une demeure de maître.


Dzovinar

* "tut" (se prononce "toute") fruits rouges du mûrier-platane originaire du Caucase


jeudi 1 septembre 2011

LA LORELEY - Heinrich Heine

Loreley d'après Emile Krupa Krapinski (1899)
Dzovinar (Pastel)


Mon Cœur, pourquoi ces noirs présages?
Je suis triste à mourir.
Une histoire des anciens âges
Hante mon Souvenir.

Déjà l'air fraîchit, le soir tombe,
Sur le Rhin, flot grondant;
Seul, un haut rocher qui surplombe
Brille aux feux du couchant.

Là-haut, des nymphes la plus belle,
Assise, rêve encore;
Sa main, où la bague étincelle,
Peigne ses cheveux d'or.

Le peigne est magique. Elle chante,
Timbre étrange et vainqueur,
Tremblez fuyez! la voix touchante
Ensorcelle le cœur.

Dans sa barque, l'homme qui passe,
Pris d'un soudain transport,
Sans le voir, les yeux dans l´espace,
Vient sur l'écueil de mort.

L'écueil brise, le gouffre enserre,
La nacelle est noyée,
Et voila le mal que peut faire
Loreley sur son rocher 



Heinrich Heine