mercredi 8 mars 2017

Pour mon ami Pierre S.

Pour mon ami Pierre S.



Tsavet danem

Nous sommes les survivants d'un pays
dont le ciel ne nous a pas vu naître.
Dans notre coeur pourtant a vécu son image
grandiose, sublime, unique, irremplaçable
et pourtant, nous avons survécu loin d'elle,
dans l'attente de sa résurrection, de son appel.
Et nous l'avons vue, déchirée, amoindrie, et si belle !
Les chants des poètes l'ont préservée pour nous,
Et cette image est celle de nos rêve.
Ses enfants affligés, blessés, torturés
trop tôt disparus
ont laissé en nous une souffrance telle
que sa puissance ferme nos yeux, vrille
encore et toujours nos coeurs de sa lame.
Quel simple mot, quelle parole inspirée,
pourront guérir nos plaies ouvertes
donner l'élan vers l'avenir lumineux
pardonner les erreurs, l'ignorance
qui entravent la voie de notre évolution ?
J'espère tant de ce pays que nous voulons parfait ;
qu'il faut aimer aussi dans ses imperfections.
Car je crois en cette âme arménienne
qui sommeille en chacun de nous
que traduisent ces mots tendres et si doux,
sublimes comme un poème,
Tsavet danem !

Dzovinar
                                                       (20 avril 2008)

Les hommes de la terre - poème

 Artsakh
Les hommes de la terre
construisent les cathédrales
comme autant d'actes d'amour
qu'ils dédient à leur foi
et leurs coeurs affligés
trouvent alors le refuge
où partager
le poids trop lourd
de leurs souffrances.
Montagnes éternelles,
depuis la nuit des temps
sur nos terres ancestrales,
votre front sans faiblir
a bravé  les tempêtes
forgeant ainsi notre âme 
aussi dure que l'airain.
Quand mon regard se lève
plein d'espoir vers vos cimes
qu'il voit sur vous
 de lourds nuages
s'amonceler
puis disparaître,
Je comprends alors 
qu'en vous, moi aussi,
 j'ai trouvé mon refuge
car vous êtes, désormais,
 ma Cathédrale.

Dzovinar (Avril 2014)

***** 

Dzovinar - pastel

Arménie

Pays de pierre
millénaire
né des chutes
d'un tamis divin, 
voilà ton histoire ;
soumis aux ardeurs
du soleil d'été
livré aux morsures
du rude hiver
tel est le fer
dont ton âme est forgée.
La mémoire fidèle des anciens 
a porté jusqu'à nous
héritiers improbables, héritiers pourtant,
la trame d'un destin sans concession.
Peuple marqué au sceau de cruels aléas
tu as gardé vivantes, tes traditions, ta foi.
Tes chants mélancoliques et tes danses joyeuses
  expriment tour à tour
difficulté d'être, joie de vivre.
Ainsi partagé, l'être sans cesse
doit mêler douleur, allégresse.

Les pures rivières
qui coulent au fond des gorges, 
aux pieds des roches et des monts,
les feuilles des arbres
frémissant au souffle de l'azur,
exaltent et nourrissent
l'amour que nous te vouons.

Peuples de la terre
Comme nous nous ressemblons !

*****

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